A bord d'une Ford 4x4 noire, Declan traçait la route en enchaînant, comme à son habitude, les cigarettes. Cela faisait plus d'une heure maintenant qu'il avait quitté la périphérie de Sydney. Sur une route tortueuse et sablonneuse, il s'enfonçait dans l'Australie profonde... cette Australie maudite qui fascinait un peu trop son fils. Pourquoi diable Logan avait-il choisi le bout du monde pour faire ses études ? Et pourquoi diable était-il en colère contre lui ? Car cette tête de mule râlait ! C'était évident ! Même à l'autre bout du monde, Declan pouvait le sentir. Son fils ne répondait plus à ses appels depuis son retour en Australie. Depuis plus de deux semaines, Logan était aux abonnés absents. Declan ne comprenait pas ce qu'il se passait. Tout s'était pourtant bien déroulé lorsque Logan était venu pour le mariage de sa sœur. Ils avaient partagés de bons moments, aussi affectueux que sulfureux. Et pourtant, depuis qu'il s'en était retourné étudier en Australie, le lien était rompu. Declan ne le supportait pas.
Dans quelques kilomètres, il le retrouverait enfin Logan. C'était du moins ce que lui avait affirmé une employée administratif de l'université. Son fils assistait à un cours en pleine cambrousse aujourd'hui. Un cours d'observation de la nature. Declan avait roulé les yeux lorsqu'il avait apprit cela. Et dire qu'il payait une fortune cette université, et que Logan crapahutait, en short, dans les buissons.
D'un geste, il balança par la fenêtre son mégot, puis il prit un embranchement sur la route. Au bout du chemin se trouvait un baraquement sommaire. Un poste d'observation avancé appartenant à l'université. Devant celui-ci, plusieurs étudiants étaient accroupit autour d'une bestiole que Declan ne prit pas la peine d'identifier. Il arrêta son véhicule et sortit de celui-ci. Dans le désert australien, il faisait terriblement tâche avec ses lunettes de soleil, son costume griffé, sa chemise et sa cravate, ainsi qu'avec ses chaussure de ville hors de prix. Il n'avait pas prit le temps de se changer. Il descendait à peine de l'avion. Dans cette tenue, on aurait dit un mafioso... un mafioso qu'il était au fond de lui.
« C'est comme ça que tu passes tes journées ? » demanda-t-il d'un ton amusé en fixant les étudiants. « A quatre pattes dans le sable ? » Le regard posé sur le joli petit cul de son fils, ce petit cul qu'il reconnaîtrait entre mille !, il s'approcha de Logan et de ses camarades qui sursautèrent de surprise. Les mais dans les poches de son pantalon, il jeta un coup d'oeil par dessus l'épaule de son gamin. « C'est quoi ce truc ? »
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